Séoul Ciné-club mai 2021

Date/heure
Date(s) - 15/05/2021
19 h 30 min - 21 h 00 min

Emplacement
인사동 코트(KOTE)

Catégories


Séoul Ciné-club mai 2021

A Petal, film en VOSTFR, déconseillé au -18 (violence sexuelle)

À quelques jours de la commémoration du massacre de Gwangju, le 18 mai 1980, nous consacrerons notre prochaine séance de ciné-club samedi 15 mai à la répression sanglante du soulèvement avec le film A Petal, du mythique réalisateur Jang Sun-woo. Exceptionnellement, il n’y aura au programme de la soirée qu’un seul film, de manière à ce que nous ayons le temps de discuter ensemble, non seulement du film, mais aussi du contexte social et politique de la Corée du Sud à cette époque-là, en compagnie de Kyoung-hee Cho qui nous fera l’amitié de venir présenter le film et de répondre à vos questions. Kyoung-hee Cho est docteur en cinéma de l’université Sorbonne Nouvelle Paris 3 et a soutenu sa thèse intitulée Le cinéma ouvert, précisément sur Jang Sun-woo.

A petal, adapté de la nouvelle tout aussi bouleversante de Ch’oe Yun ; Sans bruit tombe un Pétale, est un film très important dans l’histoire mouvementée du cinéma coréen, en partie parce qu’il est le premier à s’être risqué à montrer sur les écrans les événements de Gwangju, pourtant capital dans l’histoire contemporaine de la Corée, mais qui sont longtemps restés sous silence. Montrer cette blessure encore ouverte, figurait d’une certaine manière le changement qui commençait alors à secouer le pays après des années de dictature. Pourtant, le film a beaucoup divisé à l’époque de sa sortie, particulièrement au sein même du milieu militant de gauche dont Jang Sun-woo était pourtant proche, notamment pour ne pas avoir parlé de manière plus frontale de la question de l’oppression subit trop longtemps par le peuple coréen. Jang Sun-woo préférant, comme dans le livre de Ch’oe Yun, suivre le cheminement tragique d’un individu, ici une jeune fille, conduisant à son effondrement mental, et montrant ainsi indirectement le traumatisme déclenché par le soulèvement de Gwangju sur la psyché du peuple coréen. Il y a à travers le film une recherche inhérente de vérité liée à un certain effacement du passé. Un passé qui a été abandonné et qui ne peut, tant que la cicatrice reste ouverte, se manifester pour ceux qui tentent de se réconcilier avec leur traumatisme que sous l’apparence de spectres à l’emprise sous-jacente.

Nous tenons à prévenir les spectateurs que A Petal est d’un film qui peut-être ressentit comme très dérangeant et qui n’a pas fini de diviser, bien loin de la légèreté du plus récent Taxi Driver de Jang Hoon, film racontant les mêmes événements. Tout au long de A Petal, le spectateur n’est pas épargné par la violence du propos, mais il ne s’agit selon moi jamais de violence gratuite. Et si le film franchit certaines limites, c’est parce que c’est un film à la passion brute, un film viscéral capable de faire ressentir le poids de ce qui s’est passé ce jour du 18 mai pendant le soulèvement et la répression de Gwangju.

Ciné-club mai | Collectif Eco-Solidaire Corée Taïwan