Date/heure
Date(s) - 27/11/2020
19 h 30 min
Emplacement
인사동 코트(KOTE)
Catégories
Partons à la découverte de la culture du continent Africain
Double programme documentaire, en lien avec la culture sur le continent Africain, pour la séance de novembre du Ciné-Club du Collectif Eco-Solidaire. Sera projeté à cette occasion en première partie Les Statues meurent aussi, un court métrage co-réalisé par Chris Marker, Alain Resnais et Ghislain Choquet, suivi de Talking about Trees du jeune cinéaste soudanais Suhaib Gasmelbari.
Les statues meurent aussi
À l’origine du film, une commande de la revue Présence Africaine en 1953 afin de répondre à la question : qu’est-ce que « l’art nègre » ? à travers les collections du Musée de l’Homme. Mais Marker et Resnais, plutôt que de répondre à un tel mystère, se posèrent une autre question : pourquoi l’art nègre se trouve-t-il au Musée de l’Homme, tandis que les Arts grecs ou égyptiens s’exposent au Musée du Louvre ? Il était alors inconcevable, dans une France empêtrée entre deux guerres de décolonisation (guerre d’Indochine et d’Algérie), de considérer que les divers peuples d’Afrique soient à même de réaliser un art au sens occidental du terme. C’est ainsi que Resnais et Marker donnèrent une direction farouchement anticoloniale à leur film de commande, dénonçant le déni de l’occident envers l’art africain, ainsi que les ravages du colonialisme sur la richesse de créations spécifiques à chaque contexte et peuple d’Afrique. Ou comment des objets authentiques liés à l’intime et la magie devinrent à nos yeux des objets de curiosité, voire de vulgaires produits mercantiles.
Le film longtemps interdit ne sortira qu’en 1964 et encore dans une version tronquée par la censure. La version connue aujourd’hui, et qui sera montrée au ciné-club, est celle d’origine.
Talking about Trees, un long-métrage de Suhaib Gasmelbari
Dans un Soudan privé de cinéma au nom du Coran, quatre amis anciens cinéastes parcourent le pays pour projeter des films en évitant la censure du pouvoir.
Primé au festival de Berlin en 2019, le film de Suhaib Gasmelbari a été tourné sans autorisation, alors que le général Omar el-Béchir n’avait pas encore été renversé. Le film est une merveilleuse déclaration d’amour au cinéma, et montre tout le courage et la passion de quatre vieux résistants à l’élégance folle.
Afin de prolonger autant que possible la magie du cinéma malgré les restrictions et les entraves, les quatre Don Quichotte soudanais vont jusqu’à imaginer la réouverture d’un des 60 cinémas existant dans le Khartoum d’avant le régime répressif et régressif du général Omar el-Béchir, en vue d’une grande projection publique et gratuite. Leur choix se porte sur le cinéma désaffecté Halfaia, soit La révolution.